La semaine dernière j’ai vécu deux jours bien intenses en donnant la première session de la formation Professional Scrum Foundations à Genève. Il s’agit d’une formation relativement récente du programme scrum.org : cette formation a pour objectif de donner les bases et pratiques essentielles du cadre Scrum pour que les participants démarrent tout de suite des “trucs” à leur retour. Elle a été élaborée par le fort sympathique David Starr!
Les personnes présentes étaient principalement des développeurs. Un chef de projet et un manager d’équipe étaient aussi présents. Une bonne partie des participants étaient déjà sensibilisés au sujet puisqu’ils travaillaient en suivant Scrum dans un projet pour une institution genevoise. Ce groupe de personne étaient très moteurs durant les ateliers et les discussions : cette formation leur a permis de retourner dans leur projet avec des questions et des idées à adresser à leur coach agile et leurs co-équipiers ;-)
J’ai apprécié tout particulièrement une personne (appelons le Steve) “chef de projet” car au départ, elle n’était pas convaincue, voire sceptique envers Scrum, cette approche totalement différente d’animer un développement logiciel. Les remarques de Steve avaient le mérite d’être claires et sans équivoques :
« Bref, finalement, Scrum ça marche que si on a une équipe qui déchire, et que si les rôles de PO et SCM sont assurés par des personnes compétentes ! »
« Je ne crois pas que mettre des gens ensemble dans une équipe « auto-organisée », sans chef, les aide à mieux travailler ensemble. »
Je ne sais pas à quel moment les neurones de Steve ont commencé à se renverser, mais nous nous sommes retrouvés tous les deux pour le déjeuner du second jour et ce fut un moment super agréable et intéressant pour moi. Le scepticisme avait fait place à de l’intérêt et nous avons discuté de bien des choses, et pour finir sur des freins organisationnels que Steve avait lui-même identifié au sein de sa société. Parmi ces freins, citons un système de récompense basé sur le temps facturé qui n’incite pas les personnes à investir du temps pour améliorer leurs pratiques et leur processus.
Mon seul regret fut que je n’avais pas assez échangé avec la personne (appelons le John) que j’identifiais comme manager, et qui semblait “exaspéré” lors des exercices ou discussions. A la fin du second jour, j’ai cru comprendre que cette personne n’avait pas de problème avec le cadre Scrum en lui-même, mais John avait des doutes sur la façon dont Scrum pouvait être utilisé par sa société : un doute qui invite à avoir des conversations utiles avec les bonnes personnes, en dehors de l’espace de la formation.
Quelques jours après la formation, John m’envoie un courriel avec son résultat d’examen de certification en ligne, qu’il a obtenu avec succès !
Ah au fait, merci à B. pour son tweet au sujet de ces deux jours de formation, ça fait plaisir !